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TROISIÈME LETTRE
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Fort-Hall, 16 août 1841.
Mes très-chers Frères,


C’est hier au soir, fête de l’Assomption, que nous avons rencontré lavant-garde des Têtes-plates ; sous quels meilleurs auspices pouvait se faire cette rencontre ? Aussi que de joie de part et d’autre ! La joie du sauvage n’est pas démonstrative ; celle de nos chers néophytes était tranquille ; mais à la sérénité de leurs regards, à la manière affectueuse dont ils nous serraient la main, il était facile de sentir qu’elle était profonde et réfléchie, comme celle qui a sa source dans la vertu. Que n’avaient-ils pas fait pour obtenir des Robes-noires ? Depuis vingt ans ils n’avaient cessé leurs instances auprès du Père des miséricordes ; pendant tout ce temps, d’après le conseil de quelques Iroquois convertis qui s’étaient fixés parmi eux, ils s’étaient rapprochés, autant que possible, de nos croyances, de nos mœurs, et même de nos pratiques religieuses. Le dimanche, par exemple, dans quelle paroisse catholique fut-il jamais plus religieusement observé ? Mais je reviendrai plus tard sur ces