C’est hier au soir, fête de l’Assomption, que nous
avons rencontré lavant-garde des Têtes-plates ;
sous quels meilleurs auspices pouvait se faire cette
rencontre ? Aussi que de joie de part et d’autre ! La
joie du sauvage n’est pas démonstrative ; celle de
nos chers néophytes était tranquille ; mais à la
sérénité de leurs regards, à la manière affectueuse
dont ils nous serraient la main, il était facile de
sentir qu’elle était profonde et réfléchie, comme
celle qui a sa source dans la vertu. Que n’avaient-ils
pas fait pour obtenir des Robes-noires ? Depuis
vingt ans ils n’avaient cessé leurs instances
auprès du Père des miséricordes ; pendant tout ce
temps, d’après le conseil de quelques Iroquois
convertis qui s’étaient fixés parmi eux, ils s’étaient
rapprochés, autant que possible, de nos croyances,
de nos mœurs, et même de nos pratiques religieuses.
Le dimanche, par exemple, dans quelle paroisse
catholique fut-il jamais plus religieusement
observé ? Mais je reviendrai plus tard sur ces