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VOYAGES


J’ai vu la neige éblouissante
Blanchir leur front majestueux,
Et d’un beau jour les premiers feus
En dorer la masse imposante.

Comment de leurs cimes glacées
Descendent les fécondes eaux ?
Et d’un miel pur les doux ruisseaux
Serpentent-ils dans leurs vallées ?

C’est que sur la plus haute cime
Flotte l’étendard des élus,
Et que là le Roi des vertus
Place son pavillon sublime.

Salut, roche majestueuse,
Futur asile du bonheur !
De ses trésors le divin Cœur
T’ouvre aujourd’hui la source heureuse.

Non ; non, désormais plus d’alarmes !
De la Paix j’entends les concerts,
Et les sauvages des déserts
En l’écoutant versent des larmes.

Bientôt de leur vive allégresse
L’écho redira les accents ;
Et la bouche de leurs enfants
Du ciel publiera la tendresse.

Grand Dieu, qu’ils sont donc admirables
Les chemins par où ton amour
Appelle au céleste séjour
Des cœurs naguère si coupables !


Ayant parlé de la Plate, il faut bien que je dise un mot de l’Eau-bourbeuse ou du Missouri qui se