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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

trouvez qu’une terre aride et crevassée en tout sens par la chute des eaux, un repaire où s’agite une infinité de serpents à sonnettes et d’autres reptiles venimeux.

Après le Missouri, qui est dans l’ouest ce que le Mississipi est du nord au sud ; les plus belles rivières sont le Kansas, la Plate, la Roche-jaune et l’Eau-sucrée. La première se décharge immédiatement dans le Missouri et se fait remarquer par le grand nombre de ses tributaires. Dans le seul espace qui la sépare de la Plate, nous en avons compté jusqu’à dix-huit, ce qui suppose un grand nombre de sources, conséquemment un sol compacte ; aussi l’herbe y croît partout. C’est le contraire dans le voisinage de la Plate ; même sur les buttes qui courent parallèlement à quelque distance de chacune de ses rives, on ne rencontre ni sources, ni ombrages, parce que le sol, qui n’est guère composé que de sable, est partout si poreux, que les eaux, à peine tombées des nues, coulent déjà dans le fond des vallées ; en revanche les prairies voisines sont d’une grande fertilité, parce que les eaux de la rivière coulant toujours à pleins bords y répandent constamment la fraîcheur. Dans le printemps surtout, elles sont fort belles à cause de la grande variété de fleurs qu’elles produisent. La veille du Sacré-Cœur, nous n’en’cueillîmes qu’une de chaque espèce, et il y en eut assez pour former une corbeille magnifique.

Je ne puis m’empêcher de revenir encore sur la