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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

Un mot des buttes qui se trouvent dans le voisinage de la Plate. La plus curieuse de toutes, du moins la plus connue des voyageurs ordinaires, est celle qu’ils nomment la Cheminée. Elle est ainsi appelée à cause de sa forme extérieure ; mais à ne consulter que la ressemblance, peut-être eût-il mieux valu l’appeler l’Entonnoir. En y comprenant le soubassement, la base et la colonne, sa hauteur ne serait guère que de quatre à cinq cents pieds ; la Cheminée proprement dite n’en aurait même que cent trente à cent cinquante. Ce n’est donc pas dans la grandeur de ses dimensions que consiste le merveilleux. Mais comment ce reste d’une montagne de sable et d’argile a-t-il pu, malgré les vents dont la violence est extrême dans ces contrées, subsister aussi longtemps sous cette forme ? Comment même la cheminée a-t-elle pu se former ainsi ? Voilà ce qui est réellement étonnant. Il est vrai que, comme toutes les buttes qui l’environnent, elle présente successivement dans sa composition des couches horizontales et perpendiculaires, et que toutes ces buttes ont à mi-côte une espèce de ceinture d’argile excessivement dure qui tient le milieu entre la terre et la pierre. Si l’on pouvait conclure de ces deux faits qu’à une certaine hauteur, selon la position horizontale et perpendiculaire de ses couches, cette espèce de terrain est susceptible de se solidifier de manière à se rapprocher de la pierre, peut-être cela servirait-il un peu à expliquer l’étonnante formation