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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

permis de prendre de nombreuses notes sur les lieux, peut aussi en garantir l’exactitude, qualité d’autant plus désirable qu’elle ne se trouve pas toujours dans les récits publiés sur ces régions lointaines. Cependant pour ne pas outre-passer les bornes d’une très-longue lettre, je ne dirai que quelques mots sur les perspectives, les rieurs, les oiseaux, les animaux, les sauvages, et les aventures de notre route.

À l’exception clés buttes qui courent parallèlement des deux côtés de la Plate jusqu’aux Côtes noires, et des Côtes-noires elles-mêmes qui viennent se joindre aux montagnes Rocheuses, on pourrait appeler un océan de prairies les quinze cents milles que nous avons parcourus de Westport aux sources de l’Eau sucrée. Le terrain offre partout ce genre d’accidents qui ressemblent aux ondulations de la mer, quand elle est agitée par quelque tourmente. Nous avons rencontré, sur le sommet de quelques tertres, des pétrifications et des coquillages tels qu’il s’en trouve dans certaines montagnes de l’Europe. Je ne doute nullement que des géologues de bonne foi ne reconnussent ici, comme ailleurs, des vestiges incontestables du déluge. Un fragment de pierre que je conserve me semble en renfermer plusieurs.

À mesure que, s’éloignant du Missouri, on s’enfonce dans les contrées de l’ouest, les forêts diminuent d’épaisseur, d’élévation et de profondeur, à peu près en raison directe de la moindre quantité