Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/174

Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
VOYAGES

tique. Les Côtes-noires, les plaines élevées qui séparent les sources du haut Missouri de celles du Mississipi, et qu’on appelle le Coteau des prairies, les montagnes Azark et les Massernes peuvent être considérées comme des ramifications des montagnes Rocheuses.

D’après les observations faites au moyen du baromètre, d’accord avec les calculs de la trigonométrie, les mémoires de Bonneville portent la hauteur de quelques-uns de leurs pics à vingt-cinq mille pieds au-dessus du niveau de la mer, élévation qui paraîtrait plus qu’exagérée, si l’on s’en rapportait au seul témoignage des yeux ; mais tout le monde sait que les montagnes placées au milieu d’une plaine immense ressemblent aux vaisseaux qui flottent sur la mer ; elles paraissent toujours moins élevées qu’elles ne le sont en effet. Quoi qu’il en soit de leur plus ou moins d’élévation, c’est au pied de ces colosses de la création que nous avions l’espérance de trouver nos chers néophytes ; mais un exprès, envoyé pour leur annoncer notre arrivée prochaine, vient de revenir avec la nouvelle, que des sauvages qui ont campé là, il y a environ quinze jours, sont descendus vers le sud pour la chasse du buffle. Ces sauvages appartiennent-ils à la tribu des Têtes-plates, ou à d’autres ? Nous n’en savons rien ; un second messager va partir pour s’en informer ; en attendant son retour, je continue ma relation.

L’extrême lenteur de notre marche, qui nous a