les hommes, dans ces scènes d’horreur. Pendant tout cet horrible drame, les chefs de la tribu sont tranquillement assis autour du poteau où se débat la victime ; ils fument et regardent ces scènes tragiques sans la moindre émotion. Souvent le prisonnier ose braver ses bourreaux avec un sang-froid vraiment stoïque. « Je ne crains point la mort, s’écrie-t-il ; ceux qui redoutent vos tourments sont des poltrons, ils sont au-dessous des femmes. Que mes ennemis soient confondus, ils ne m’arracheront aucune plainte ; qu’ils enragent, qu’ils se désespèrent. Oh ! si je pouvais les dévorer et boire leur sang dans leur crâne jusqu’à la dernière goutte ! »
Nous arrivâmes enfin au grand village des Arikaras, qui n’est qu’à dix milles de celui des Mandans. La Compagnie des pelleteries y a aussi un fort. Je fus surpris de trouver, autour des habitations, de beaux champs de maïs, cultivés avec le plus grand soin. Ces Indiens continuent à fabriquer les mêmes pots de terre (et chaque loge en possède plusieurs) qu’on trouve dans les anciens tombeaux sauvages répandus dans les États-Unis, et que les antiquaires du pays présument avoir appartenu à une race antérieure à celle des sauvages d’aujourd’hui. Les jongleurs ou conjurateurs des Arikaras jouissent d’une grande réputation parmi les Indiens, à cause des tours étonnants qu’ils exécutent pour se donner plus d’importance ; ils prétendent avoir des communi-