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VOYAGES

est très-graveleuse, remplie de cailloux sphériques et oblongs, formés par les eaux ; çà et là on voyait de petits bois dans le lointain sur les bords des rivières. Au-dessous de l’embouchure de la Rivière-Clarke, la Roche-Jaune rase de hauts rochers. Nous les escaladâmes par un petit sentier étroit, pour gagner les terres hautes ou plutôt une chaîne de coteaux raboteux, qu’il fallut traverser pendant six jours. Dans cette marche nous eûmes beaucoup à souffrir, de la soif. Nous trouvâmes toutes les sources taries et les lits des ruisseaux à sec. La plage entière était couverte de fragments détachés de rochers volcaniques ; à peine une trace de végétation s’y faisait remarquer. De petites hauteurs et des bancs de sable s’y montraient par intervalle, légèrement couverts de cèdres rouges d’une chétive croissance ; en général nous n’y vîmes d’autre trace de végétation, qu’une mauvaise herbe sèche, mince et rabougrie ; des pommes de roquette (espèce de Cactus épineux), et quelques variétés de plantes, qui, pareilles aux Cactus croissent le mieux dans le sol le plus aride et le plus ingrat. Les débris des coteaux élevés et des rochers, les tables angulaires de pierre à sable, se trouvaient partout entassés au-dessus du sol, comme on trouve les glaçons amoncelés sur les bancs et les bords des rivières ; souvent ils s’élevaient en pyramides solitaires, ou ressemblaient à des obélisques de différente grandeur.

Chemin faisant, nous aperçûmes fréquemment