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de Winwidfeld, où la chute de Penda assura le triomphe du christianisme, Bède écrit que trente chefs royaux tombèrent, du côté des Merciens[1]. Sous Ædilraed, fils et successeur de Penda, Beorhtwald prend le titre de roi, en Mercie[2]. Pendant le règne de Centwine, dans le Wessex, il est fait mention d’un roi, Baldred, dont le royaume comprenait probablement le Sussex, et une partie du Hampshire[3] ; dans la même période, on trouve encore Ædilheard qui s’intitule roi du Wessex[4]. Et Friduwald, dans une charte du monastère de Chertsey, cite les subregali suivants, qui règnent conjointement : O’sric, Wighard et Ædelwald[5].

Il y avait un royaume d’Elmet dans le Yorskhire, et même jusqu’au dixième siècle, un royaume de Bamborough. Ces exemples suffisent à montrer le nombre des rois qui se partageaient alors l’Angleterre[6], et un chroniqueur du xiie siècle écrivait avec juste raison :

« Ea tempestate venerunt multi et sæpe de Germania, et occupaverunt Eástangle et Merce, sed necdum sub uno rege redacti erant. Plures autem proceres certatim regiones occupabant, unde innumerabilia bella fiebant : proceres vero, quia multi erant, nomine carent »[7].

Ainsi qu’il résulte des développements qui précèdent, la notion du territoire et de son étendue n’est pas inhérente à

  1. « Inito ergo certamine, fugati sunt et cæsi pagani, duces regii triginta qui ad auxilium vénérant pêne omnes interfecti », Bède, Hist. Eccl., III, 24.
  2. Cod. dipl., no 26 « Non quidem rex potestate, sed subregulus in quadam regni parle », Vit. Aldhemi, Ang. Sacra, II, 10.
  3. Will. Malm., Ant. Glast., an. 681, pp. 308, 309 ; Cod. dipl., no 76.
  4. Ibid., no 73.
  5. Ibid., no 987.
  6. « Igitur rex unus ibi era aliquando, multi aliquando reguli », Henric. Hunt., lib. V : εἶναι δὲ καὶ πολυάνθρωπον τὴν νῆσον… βασιλεῖς δὲ καὶ δυνάστας πολλοὺς ἔχειν, Diod., Sic., V, 21.
  7. Henric. Hunt., lib. II.