CHAPITRE VI
Le Roi
Le Roi, est, par rapport au noble, ce que le noble est à l’homme libre. Il est au sommet de la hiérarchie de l’ensemble de la classe d’hommes libres. Au début de l’histoire teutone, on trouve des tribus et des nations soumises à la domination des rois. Les peuples libres regardent leur roi comme la personnification de l’unité nationale, comme le représentant de toute la nation, et comme un médiateur entre eux-mêmes et les dieux[1]. La royauté élective est la sauvegarde de la liberté du peuple ; et le principe monarchique est chez celui-ci, dépendant de sa nationalité.
Chez les Germains primitifs, les habitants de la Marche ou du Gâ, quelque nombreux ou rares qu’ils puissent être, doivent toujours pourvoir à la double nécessité de la paix et de la guerre.
Mais la paix est l’état naturel ou normal, en vue duquel la guerre elle-même existe, et les institutions propres à la guerre sont l’exception, et non la règle. D’où il résulte que les attributions sacerdotales et judiciaires du roi sont perma-
- ↑ Dans la tradition des Suédois, si les dieux manifestaient leur colère au peuple, par des défaites ou des calamités, le sacrifice le plus agréable qui pût leur être offert, était celui du roi. Cf. Gugling, Sag., ch. XVIII (Laing, I, 230) ; ch. LXVII (I, 256).