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plus étendue, est entièrement répartie, entre les collectivités moins nombreuses.

De même que la Marche réalisait en elle-même, le service de justice, vis-à-vis de ses membres, par le Markmot ; qu’elle avait son principal officier ou juge, et son prêtre, ainsi le Comté, Scir ou Gá les possédait-il à son tour, à un plus haut degré : il administrait alors la justice entre une Marche et une autre Marche, aussi bien qu’entre deux hommes qui en faisaient partie. Si les anciens et les chefs de la Marche pouvaient arrêter le mode de conduite des affaires intérieures de leur district, de même les anciens et les chefs du Gá, pouvaient décider des causes plus importantes, intéressant toute la communauté. Ainsi, le Scirgemót ou Shiremoot, se trouve être le complément du système dont le Mearcmót n’était que la fondation. Comme les moindres unités avaient des dispositions communes pour la célébration du culte, ainsi les cérémonies religieuses d’un caractère plus solennel, et auxquelles toutes les Marches prenaient part, se célébraient-elles sous les auspices et par l’autorité du Gá. Ce gouvernement assurait donc tous les services publics, dont il répartissait les charges, avec égalité, entre tous les groupements composant le Gá.

Toutes ces grandes manifestations religieuses étaient accompagnées de la tenue d’assises solennelles, placitum, Ding, trois fois par année, alors que tous les hommes de la Marche s’assemblaient sans armes, pour délibérer des intérêts communs. Quand il s’agissait de questions graves dont la solution ne pouvait être différée, les chefs avaient le droit de convoquer le Ding, de leur propre initiative, et dans cette assemblée, on prenait toutes mesures propres à sauvegarder l’honneur et la sûreté communs. Par voie de conséquence, le Gá devait être propriétaire des territoires nécessaires à l’édification des temples ; à l’élevage des animaux destinés aux