pements sur les esprits du mal, sur l’enfer, et sur le jugement dernier (v. 326, 1.176, 1.512, 1.576, 1.616, 1.704, 1.954, — 18, 2.548, 5.482, 5.638, 6.138) ; — trois allusions à l’Ancien Testament (180, 228, 2.522, 3.374) ; — et un passage où les pratiques païennes sont condamnées (340-376).
Est-il possible que ces passages aient été ajoutés, par la suite, au poème, comme d’aucuns l’ont supposé ? Nous ne le croyons pas. Le nombre et l’originalité des allusions, semblent défier l’interpolation. Et l’auteur qui les aurait ajoutées au texte primitif, eût dû observer, sans défaillance, les règles rigoureuses de l’allitération, et celle-ci n’est perdue dans aucun de ces passages.
De plus, cet esprit chrétien pénètre souvent l’essence même du poème, et n’en inspire pas seulement certains épisodes particuliers. Un poète du christianisme, instruit dans ses doctrines, ne se fût pas contenté d’aussi faibles allusions à sa foi. Il n’y a pas, à proprement parler, dans Beowulf, de mention du Christ, de l’Eglise, de la Trinité, et toutes les connaissances religieuses du poète semblent bornées à l’Ancien Testament.
Le manque de couleur, de sincérité et de profondeur religieuses, dans Beowulf, est une question distincte de celle du mélange de christianisme et de paganisme, que l’on rencontre en certains passages du poème (v. 5.052-3), et du fatalisme antique dont Beowulf, le héros, parait pénétré (v. 5.478). Ce mélange et ces contrastes sont fréquents dans la littérature anglo-saxonne, même avancée, et il faut les regarder comme la manifestation naturelle et primitive de l’âge qui les produisit. Dans les ouvrages postérieurs ne rencontre-t-on pas, à côté de passages inspirés d’un sentiment chrétien supérieur, des allusions au Nibelungen Lied, à