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faut que ce dernier ait été arrêté entre des négociateurs moins nombreux.

Le Sénat romain entre en rapports avec les princes, et non avec les populations de la Germanie[1]. Et le roi demeure le pouvoir exécutif du royaume, en dehors des assemblées populaires, en vertu du principe, inconsciemment appliqué en ces temps reculés, de la séparation des pouvoirs : délibérer, est le fait de plusieurs ; agir, est le fait d’un seul[2].

Mais on ne peut induire des développements qui précèdent, que le roi ait eu un pouvoir absolu[3] : tenu en échec par le désir commun de liberté, par les prérogatives des nobles[4], il n’était qu’un chef élu, et c’est par la confiance et par l’espoir du peuple représenté par lui, qu’il montait sur le trône.

  1. « Adgandestrii, principis Cattorum, lectas in senatu literas… Maroboduum… perdona et legationes petivisse fœdus… Misitque legatos ad Tiberium oraturos auxilii », Annal., II.88, 45.
  2. « De minoribus rebus principes consultant ; de maioribus omnes : ita tamen, ut ea quoque, quorum penes plebem arbitrium est apud principes, pertractentur… Mox rex vel princeps, pront aetas cuique, prout nobilitas, prout decut bellorum, prout facundia est audiuntur, auctoritate suadendi magis quam iubendi potestate » (Mor., Germ., XI).
  3. « Nec regibus inflnita, nec libera potestas », Mor., Germ., VII. « Auctore Verrito et Malorige, qui nationem eam regebant, in quantum Germani regnantur », Tacit., Annal., XIII, 54.
  4. « Ceterum Anninius, abscedentibus Romanis et pulso Maroboduo, regnum adfectano, libertatem popularium adversam habuit, petitusque armis, cum varia fortuna certaret, dolo propinquorum cecidit », Tacit., Ann., II, 88.