Quoi de meilleur, en effet, qu’un bon livre pour la nourriture et la joie de l’esprit ? En le lisant, aux heures de fatigue morale, on se sent réconforté, on oublie ses déceptions, ses ennuis ; le calme bienfaisant peu à peu renaît au fond de l’âme, l’œil s’éclaire, le front se déride, et le sourire bientôt refleurit sur les lèvres.
Lorsque, chassées par la bise, les dernières feuilles flétries se sont éparpillées, en tournoyant et gémissant, dans les allées désertes du jardin ; durant les veillées de décembre, tandis que le vent rôde et pleure,
n’est-il pas agréable et salutaire à la fois de
relire un vrai livre, en face des tisons rougis
qui craquent et pétillent, — tout en écoutant la
chanson de la bouilloire ou celle du grillon
familier ?… Et, certes, l’été, sous un ombreux
feuillage, au bruit léger du ruisseau murmurant,
le plaisir n’est pas moindre pour le lecteur
attentif et fidèle ; mieux que jamais, au
contraire, il apprécie tout le bonheur de vivre !
Quelles douces surprises, quelles fêtes in-