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le bruit, la couleur, l’ornement, la prodigalité, l’excès. »

Il nous répétait souvent : « Mon cher ami, écoutez ce conseil d’un ancien : Rien ne vaut mieux, pour un véritable homme de lettres, que la sainte horreur de la banalité ! »

L’auteur de l’Amour des Livres était d’ailleurs de l’avis de Chateaubriand, qui a dit, non sans raison : « On ne peint bien que son propre cœur, en l’attribuant à un autre ; et la meilleure partie du génie se compose de souvenirs. »

Jules Janin n’a jamais laissé échapper l’occasion de rendre hommage aux vraies gloires littéraires. Cette chaleur d’âme lui a inspiré beaucoup de pages excellentes ; celle-ci par exemple :

Pour celui qui a l’honneur de tenir la plume du critique, il y aura toujours beaucoup à glaner dans l’étude et dans la contemplation de l’œuvre des maîtres. C’est la mine inépuisable, c’est le sujet toujours nouveau. Nostri est ferrago libelli. Qui que vous soyez, qui vous êtes chargé de parler longtemps au public français des belles choses de la poésie et des beaux-arts, attachez-vous à bien comprendre, à bien savoir les chefs-d’œuvre qui ont été le principe et le commencement du travail