Page:Piedagnel - Jules Janin, 1877.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de ses lettres : « Je serai bien content quand vous me direz : Me voilà ! »

Tous les délicats connaissent à merveille la prose si française et si pétillante de Jules Janin, mais bien peu de personnes savent qu’il écrivait en latin, à l’occasion, d’une façon fort agréable. Nous croyons donc intéressant de publier ici une lettre qu’il nous dicta le 7 février 1872. Le destinataire de cette gracieuse épître, M. Chappuyzi, officier de l’Université, ancien professeur de seconde au lycée Bonaparte, avait offert à l’ami d’Horace une traduction, en vers latins, de plusieurs des célèbres Contes rémois de M. de Chevigné ; c’est en réponse à cet hommage d’un érudit que les lignes suivantes furent improvisées :

Legi et relegi, vir doctissime, versiculos e gallico politissimo in latinum Nasonis translatos et bene olentes vinum nostrum fraternum. Quàm juvat in hisce narrationibus invenire quod molle atque facetum Horatius appellat. Ita ut lector nihil possit reperire nisi incorruptum et elegans. Quid melius ? Libellus est tuus, alma Venus ! In isto optimo genere dicendi nanciscimur simplicitatem, nudamque veritatem, necnon veneris furtivae delicias. Hic pueri et puellae