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ce regard profond, chargé d’éclairs ; admirez ce geste sobre et éloquent, prêtez l’oreille à cette voix pénétrante. Saluez, saluez la grande Rachel !

Plus tard, fidèle à sa noble et chère passion, il met Ponsard en lumière. Il l’encourage, il le protège, il l’aide de toutes ses forces persévérantes ; et, quand le poëte de l’Honneur et l’Argent est frappé par la maladie, il le reçoit à bras ouverts dans sa maison, et l’entoure, jusqu’à la minute suprême, de la plus tendre sollicitude.

M. Camille Doucet, répondant à Jules Janin, lors de son entrée à l’Institut, rappela ce fait si honorable, dans un discours tout rempli de grâce et de spirituelle vivacité :

Un jour, monsieur, — et celui-là fut un jour heureux pour vous, pour les lettres et pour l’Académie, — un jeune homme inconnu, timide à la fois et fier, arrivant de loin, comme vous jadis, et presque de chez vous, frappait, non sans crainte, un manuscrit à la main, à la porte de votre maison, à la porte de votre cœur. Dès le lendemain, monsieur, vous annonciez avec grand fracas à l’univers, urbi et orbi, qu’un petit-fils de Sophocle