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jules janin


Le fils de Sémélé ne veut pas que je chante
Une beauté leste et vivante,
Il dit que ça m’est défendu,
Que j’en serais tout morfondu ;
Mais il me permettrait sans peine
De célébrer la vieille Hélène,
Et l’antique Lydie et l’ancienne Chloé,
Et Néobule et Pholoé :
Voilà des amours salutaires !
Et diamant mieux que ces grand’mères
Se laissaient aimer bien avant
Que Christophe Colomb eût mis sa barque au vent.

Modère, Jeanneton, le feu de ta prunelle !
Échanson, verse-moi de ton plus petit vin !
Ne comptez pas sur moi pour le roi du festin…
Amis, déjà voici que je chancelle
D’avoir bu trop d’eau ce matin !

Vous vouliez une chanson aimable et pimpante, soyez satisfaits ; ce n’est pas plus difficile que cela.

Enfin, le 7 avril 1870, Jules Janin est nommé membre de l’Académie française (ô la juste récompense !)[1] ; il dicte son discours de récep-

  1. Son fauteuil avait été occupé onze fois. Voici les noms de ses prédécesseurs : De Serizay, 1634. — Pellisson, 1653. — Fénelon, 1693. — De Boze, 1715. — Le comte de Clermont,