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templé avec recueillement cette figure colorée et ridée, si franche et si sympathique, encadrée dans un bonnet de blanche mousseline à larges tuyaux !… Jusqu’à la dernière heure il l’a eue sous les yeux. Elle était placée tout près de son lit ; et, au bas de cette chère image, d’une main tremblante d’émotion, il écrivit (le 3 juin 1865) ces vers improvisés par son cœur :


Voici donc le portrait de ma seconde mère,
Ma tante, ange gardien qui mourut centenaire.
Ô toi, qui dans cent ans trouveras quelque jour,
Sur les quais, sur les ponts, au coin du carrefour,
Livrée à tous les vents de bise et d’agonie,
Cette image à bon droit honorée et bénie,
Accepte, ami Passant, par grâce et par raison,
Ce cadre, qui sera l’honneur de ta maison.
Ainsi, dans ton respect et ta reconnaissance,
D’un honnête écrivain j’aurai la récompense.