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jules janin.

opulentes guirlandes. Pas un nuage dans le ciel bleu ! Partout des gazons pareils à du velours, des fleurs épanouies, et d’épais ombrages doucement agités par une tiède brise, qui caressait à la fois le marronnier centenaire, la rose odorante et les cheveux bouclés et blanchissants de l’ami Horace. L’acacia et le cytise mêlaient leurs grappes nombreuses, incessamment balancées, et la vigilante abeille bourdonnait et butinait alentour.

Ah ! nous ne saurions oublier l’attrayante physionomie du maître ! Étendu dans un large fauteuil de jonc, vêtu de son ample vareuse de drap rouge, la figure illuminée par son rire clair et ses yeux pétillants, il était bien le souverain légitime de cet enviable royaume, et l’on devinait tout de suite que la grâce parfaite, la véritable poésie, la loyauté et l’intime contentement, seraient toujours les hôtes familiers du logis.

En regardant cet honnête homme, ce charmant et vaillant esprit qui mettait sa plus grande joie, son suprême honneur, à écrire d’une main légère et infatigable des pages que