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jules janin

ter un nom justement glorieux, et qui entoure des soins les plus touchants ce mari qu’elle aime, qu’elle vénère, et dont elle est à la fois le collaborateur attentif et la Muse.

Il y a donc, dans ce gai chalet de Passy, le calme, la fortune, la renommée bien acquise, le travail, hôte assidu et constamment choyé… Hélas ! revenons, il le faut, à la réalité douloureuse ! … Naguère il y avait tout cela ; mais la mort est venue, et, au milieu de cette vaste et attrayante pièce du rez-de-chaussée où le maître lisait et songeait l’été, s’interrompant si volontiers pour accueillir les visiteurs, nous avons vu une bière couverte de couronnes et entourée de cierges !

Le 19 juin 1874, à six heures du soir, Jules Janin (nous causions avec lui deux heures auparavant) s’est éteint subitement dans les bras de son fidèle serviteur François, qui le soignait avec tant de zèle intelligent. Sa dernière parole, adressée à sa chère femme, a été : « Je n’entends plus les oiseaux du jardin… » Ils l’avaient distrait et charmé si souvent !