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dans l’Amour des Livres (en 1866) ces lignes si poétiques et si touchantes :

…Grâce à Dieu, les impatients attendront un demi-siècle les livres du chalet.
Une femme est là, jeune, vaillante et forte, qui gardera, par piété conjugale, honneur de son toit désert, ces historiens, ces poëtes, ces amis qui l’entourent, qui la célèbrent et l’honorent d’une tendresse paternelle. Ah ! qu’elle soit longtemps la fidèle dépositaire et gardienne de ces grandes mémoires ; et quand la vieillesse, à son tour, appesantira cette main charmante, ô mon Dieu ! laissez-lui la force d’ouvrir encore cette humble fortune où revivra, pour un temps si court, le souvenir reconnaissant du fidèle écrivain qui l’entoura, comme il eût fait pour sa Reine, de dévouement, de reconnaissance et de tous ses respects[1] !

Terminons ce long chapitre par une courte anecdote inédite.

Un jour (le 15 avril 1855), Rachel, toute radieuse, fit invasion dans le cabinet de Jules Janin, et, lui remettant la liste glorieuse de ses représentations au Théâtre-Français, accompagnée de l’indication des recettes de chaque

  1. Hélas ! ce vœu du maître n’a pas été exaucé. Mme Janin vient de mourir, à Passy, — le 8 août 1876, — dans sa 56e année, deux ans après son mari.