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la véracité, transformé aujourd’hui en un jeu futile, en un spectacle d’appareil & ne conservant de son institution que des formules vagues, une pompe sans objet, dont à chaque fois encore l’adulation suppri- me, dénature ou intervertit le cérémonial, ainsi que vous l’avez vu, Milord, dans mon récit. Ce qu’il en a résulté de plus vrai ç’a été une augmentation de dépenses sur les précédens parce que le luxe croît toujours, & l’on n’en a pas même retiré l’avantage que Colbert faisait envisager politiquement à Louis XIV dans de semblables circonstances; on sait que lorsque le Roi avait besoin d’argent : Sire ,lui di- sait son Ministre, il faut donner une fête.C’est qu’a- lors la Cour de France était la seule remarquable par sa magnificence, qu’elle donnait le ton aux autres & que le Monarque en imposait à toute l’Europe étonnée d’admiration. Il n’en est plus de même au- jourd’hui, & les étrangers n’apportent plus ici leur argent aussi sottement: la Nation seule a payé ce spec- tacle, dont elle devait voir le premier rôle & dont elle n’a plus que le coup d’œil.

Quelques Patriotes n’ont pas manqué dans cette oc- casion de signaler leur zèle en opposant une espèce de réclamation à tant d’usurpations. On m’a commu- niqué trois ouvrages importans, composés à ce su- jet. Deux [a] ont été brûlés par le Parlement,


[a] L’Ami des Lois & /e Catéchisme du Citoyen, ou Elément de Droit Public Français, par Demandes & par Réponses.