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ris, la crainte de la foule & de< embarras en a retenu quantité.

Je fuis malheureufement arrivé trop tard pour a~- fter au premier triomphe de l’Archevêque de Rheims, i une grand’ mène qu’il acharnée le dimanche, qua- tre, pour s’exercer, &que l’on appelle la Répétition du Sacre; mais j’ai contemplé à loifir dans diverfes occnfions la figure de ce Prélat, grand, maigre, fec & ne femblant plus exifter que par l’ambition qui le dé- vore & le foutient en même tems. Il a déployé dans cette occafion la magnificence d’un Souverain, & à l’exception de la famille Royale il a traité chez lui toute la coût.

Un autre perfonnage que j’efois curieux de connoi- tre, & que fon éloignemeni de la cour m’avoit empÊ- ché de voit jufques-là, c’eft le Duc de Choifeul Il a été invité, ainfi que les autres Ducs & Pairs, à fe trouver à la cérémonie, & il n’a pas manqué de s’y rendre. Il ne m’a point paru que la difgrace l’in- aftion jou l’exil aient en rien humilié ce fuperbe Seigneur laid de figure il a un air fpuituel & ouvert qui plaît, mais en même tems on remarque fur fa phyfionomie cette audace qui a cara6téntc toute fa conduite. Il a toujours ce nez au vent, par lequel les chansonniers de la cour l’ont désigné (a) fi bien

a On m’a montré des Noëls fur la Cour, faits en 1763, où l’on disait:

Rempli de ton mérite

Entrant le nez au vent,

Choiseul parut ensuite,

Et d’un ton turbulent