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présumé de ſes forces avec une femme, eſt tombé gravement malade ; il eſt resté dans une ſorte d’imbécilité, ou du moins la faculté de ſa mémoire s’eſt tellement affaiblie chez lui, qu’il ne se ſouvient de rien. Il eſt Secrétaire général des Dragons, & demeure à Choiſi chez le Duc de Coigny, qui en eſt Gouverneur. Le Roi, en cauſant, demanda à ce Seigneur des nouvelles du Poëte en queſtion. Le Duc lui rend compte de ſon état. Mais comment cela eſt-il venu, dit le Monarque ? — Sire, c’eſt pour s’être trop amuſé autrefois, & tout récemment pour avoir voulu faire le jeune homme. — Oui, mais il eſt bien vieux, reprend-il… Sire, il a un an de plus que V. M. »

L’Observateur.

J’ai ouï conter un bon mot du Duc d’Ayen aujourd’hui Duc de Noailles, preuve certaine que votre Roi a le courage d’entendre la vérité. Il me ſemble que c’eſt dans le tems de cette banqueroute de l’Abbé Terrai, qui ſe faiſoit à coups d’Arrêts du Conſeil. On en criait un à Verſailles : le Roi demanda ce que c’étoit. Sire, répondit le Seigneur cauſtique, c’est la grâce de Billard[1] que l’on crie.

Le Courtisan.

Eh oui, Monsieur. Ce Prince a les meilleures

  1. Mis au carcan quelque tems après pour banqueroute frauduleuse.