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effrayant qui ne sert qu’à l’affliger, l’a déterminé à ſe prêter aux moyens qu’on lui a ſuggérés, & donc on lui a dissimulé les inconvéniens & les ſuites funeſtes. Comptez qu’il en a coûté beaucoup à ſon cœur, & que voilà la vraie ſource des ſoucis dont il vous a paru dévoré. Il est certain que depuis lors ce Prince n’eſt point dans ſon aſſiette ordinaire ſurtout à meſure que le ſyſtème s’eſt développé, & que pour ſoutenir le premier coup d’autorité il en a fallu frapper de nouveaux, ſuivis encore par d’autres.

L’Observateur.

Suivant ce que vous me dites, je vois que le caractere du Roi est bien peint dans les Mémoires de Mad. la Marquise de Pompadour. Nous autres Étrangers, nous nous en défions comme tracé par l’adulation.

Le Courtisan.

Sans doute : cette femme le connaiſſoit bien, & vous pouvez ajouter foi à ce qu’elle dit. Elle n’a pas rapporté tout ce qu’elle en ſavoit & en penſoit. Mais tout ce qu’elle raconte eſt vrai.

L’Observateur.

On dit que c’eſt elle qui l’a mis dans l’habitude d’avoir un pécule à part, un tréſor, un porte-feuille.

Le Courtisan.

Le Roi a toujours eu le germe de cette paſſion, qu’on appelleroit avarice dans un particulier, mais qui n’est chez lui qu’un amour de l’or, de la poſſeſſion, de la propriété. On rapporte que dès ſon enfance, Mad. de Ventadour, sa Gouvernante lui fit là deſ-