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Le Courtisan.

Plût à Dieu ! que ſa volonté n’eſt-elle notre loi ſuprême ! Nous ſerions trop heureux.

L’Observateur.

Expliquez moi cela, je vous prie. Nous autres Républicains ne concevons de bonheur que ſous le deſpotisme de la Loi, & non ſous celui d’un homme.

Le Courtisan.

Votre principe eſt juste. Je ne parle que relativement à notre Roi actuel, le plus doux des Princes, le plus affable des maîtres, le plus honnête homme de ſon Royaume.

L’Observateur.

Votre Roi ne veut que le bien ; il peut tout ce qu’il veut, & cependant depuis que je ſuis à Paris je n’entends que critique du Gouvernement, plaintes contre l’Administration, contre les abus d’Autorité. On ne parle que d’injuſtices, de vexations, d’oppreſſions. Il ne ſait donc pas tout cela ?

Le Courtisan.

Il le ſait mais il en ignore le remède. Des brouillons ont tellement bouleverſé tout, qu’on ne voit pas par où ſortir de l’effroyable dédale où ils nous ont embarraſſés.

L’Observateur.

Pourquoi le Maître s’eſt-il servi de ces brouillons ? Comment les garde-t-il ?

Le Courtisan.

S. M. a là deſſus un principe qui part d’une pro-