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pliqué à combattre ces mêmes Parlemens qui, par l’exercice continuel de leurs fonctions, la grande habitude qu’ils avoient des affaires, le crédit qu’ils avoient acquis ſur l’eſprit du Peuple dont ils ſortoient, mais à la longue accoutumé à les regarder comme ſes Divinités Tutélaires, parce qu’ils en avoient quelques fois pris la défenſe, commençoient à lui porter ombrage. Je ne vous parle point de ce qui ſe paſſa sous Louis XIV, qui pour ſceptre apporta un fouet au Palais, & pendant tout ſon Regne priva les Parlemens du droit de lui faire des Remontrances avant l’enregiſtrement. J’en viens à ce qui fait la matiere de la conteſtation actuelle, en échauffant heureuſement plus la tête que le cœur des François.

Le premier inſtant ſous ce Regne-ci où l’on ait commencé ſérieusement à vouloir détruire les prétentions des Parlemens, ce fut à l’occaſion du ſchiſme ridicule, ranimé en 1752 par la Bulle Unigenitus, de ces Billets de Confeſſion, que l’Archevêque de Paris ordonnoit à ſes ſuppôts d’exiger des mourans, & des refus des ſacrements qui s’enſuivoient faute de les repréſenter. Il en réſulta un exil du Parlement de Paris l’année ſuivante, & l’érection de ce Tribunal fantaſtique connu sous le nom de Chambre Royale. La néceſſité où l’on parut être de rappeller le premier[1], le rendit plus entreprenant. De là les démiſſions de 1756, après le Lit de Juſtice, où S. M.

  1. En Septembre 1754