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devenus ſédentaires, & ayant acquis de la conſiſtance, mais ſans offuſquer encore la Puiſſance Souveraine des Rois, pour ſe débarraſſer des États généraux qui les gênoient, imaginerent faire entendre aux Parlemens qu’ils pouvoient y ſuppléer. On ſe prévalut d’une Déclaration des États généraux mêmes, tenus à Blois en 1577 qui diſoit, que les Parlemens étoient une ſorte d’États raccourcis au petit pied, avec pouvoir de ſuſpendre, modifier & refuſer les Édits. L’orgueil de ces Compagnies qui ne figuroient en rien aux États & s’y trouvoient confondues dans l’Ordre du Tiers, s’enfla des nouveaux titres qu’on leur reconnoiſſoit. Elles donnerent dans le piege, & au lieu de réclamer pour la promulgation des Édits Burſaux, ou dans les criſes difficiles, l’aſſemblée des États, puiſque ſuivant le titre même que les Parlemens faiſoient valoir, ils n’en étoient que les repréſentants intermédiaires, ils laiſſerent s’anéantir cette conſtitution fondamentale de la Monarchie, cette forme, la plus précieuſe de toutes, donc il ſe diſent les gardiens.

Quand l’uſage des aſſemblées nationales a été aboli au point de faire regarder comme mauvais ſujet, comme rebelle au Souverain, quiconque oſeroit en demander le rétabliſſement, le Gouvernement s’eſt ap-

    pluſieurs autres exemples de la même choſe, & ſurtout en 1770, dans l’affaire de M. le duc d’Aiguillon, lorſqu’on voulut arrêter la ſuite du procès commencé.