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ment adopté par elle, autant par politique que par conviction. La bégum avait proclamé le catholicisme la religion d’État, et avait voulu qu’un architecte d’Europe dirigeât la construction du temple où son chapelain officiait comme simple curé, jusqu’à ce qu’il lui fût expédié de Rome une bulle d’évêque. Pendant la route, l’abbé Jouve me raconta les détails de ce grand événement qu’il comparait à la conversion de Constantin ; naturellement il parlait avec indulgence de son illustre catéchumène, et il rectifia quelques unes de mes préventions contre celle dont j’allais devenir le premier sujet.

Je ne pouvais être arrivé dans l’Indoustan, depuis deux années et plus, sans avoir entendu au moins citer le nom de cette princesse ; mais c’était la dernière des puissances du second ordre élevées sur les débris du grand empire mogol à qui j’aurais voulu offrir mes services, tant je la croyais dévouée aux intérêts britanniques. Je n’ignorais pas d’ailleurs la cruelle mystification qu’elle avait fait essuyer à son second mari le Français Levassu. La bégum avait épousé en premières noces un nommé