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plorer grâce et merci. Quoi qu’il en soit, en soumettant son occiput à la tonsure, mon frère avait laissé disponible une aimable cousine nommée Laure, âgée alors de seize à dix-huit ans, et si belle, que certes il fallait que sa vocation pour l’état ecclésiastique fût bien décidée. Laure, heureusement, n’était pas amoureuse du futur prélat, et avait d’ailleurs si peu de goût pour le mariage, qu’elle est encore aujourd’hui à marier. Ce fut moi que mon père jugea propre à réparer envers elle l’incroyable indifférence de mon frère.

— Il va sans dire que vous vous montrâtes plus galant que lui, dit madame de Bronzac.

— Je vois, reprit M. Bohëmond, que je vais avoir besoin de me justifier. Eh bien ! non, madame, je ne fus pas plus galant que mon frère envers cette belle cousine…… Remarquez, d’abord, que lorsque mon père m’en parla, il y avait déjà près de onze ans qu’elle attendait que le cadet effaçât les torts de son aîné. Laure a bien près de la trentaine, et je suis plus jeune qu’elle de huit ans. Je ne pouvais nier qu’elle n’eût encore toute sa