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Dieu dans l’autre vie le dédommagement des années pendant lesquelles Maurice aura vécu sans elle dans celle-ci, et elle sans Maurice.

» Une de ses dernières paroles a été pour me prier d’écrire à Maurice qu’il devait, en apprenant sa mort, se hâter de faire célébrer par l’église son mariage avec Dolorès… « À elle ce qui reste de jours à Maurice, m’a-t-elle dit ; qu’il soit à elle, sans lui causer de remords, et qu’elle vienne aussi jouir, quand son heure sonnera, des félicités du paradis chrétien… mais qu’elle sache que j’y serai plus jalouse que dans ce bas monde ! — Heureusement le bon père Vincent a été indulgent pour ces imaginations de notre pauvre malade, et sa religion éclairée s’est abstenue de contrarier ce qu’elles pouvaient avoir de peu orthodoxe………

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…… Adieu, mon bon et tendre Paul, adieu… Je n’ai plus la force de continuer cette lettre. On enlève le cercueil de ma pauvre sœur… »


sixième extrait.


La lettre suivante est de M. de l’Étincelle à madame Ventairon, en réponse à celle qui lui annonçait la mort d’Odille.


« Elle a cru me consoler en mourant par les tendres adieux qu’elle vous a dictés… pauvre Odille ! Jusqu’ici, ces adieux, chaque fois que je les relis, ne font que rendre mes larmes plus amères… Elle ne s’est pas trompée, cependant : sans ces larmes, peut-être mon cœur se fût brisé, ma douleur m’eût étouffé.

» Comment vous décrire tout ce que j’éprouve ? Mais il n’est pas d’affliction que les femmes comme