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sortant du même lieu, mademoiselle Lucile, la femme de chambre, dont le corps, n’étant pas non plus transparent, l’empêcha de reconnaître l’autre, qui s’éloignait du côté opposé et dans la direction de la porte.

— Vous n’étiez pas seule ? dit Paul à Lucile.

— Non, monsieur, répondit-elle ; je prenais le frais avec mademoiselle Suzon, la fille du jardinier de la manufacture.

— Fort bien, Lucile ; je ne vais pas courir après Suzon, mais je vais fermer la porte à double tour, ce que vous négligez de faire depuis plusieurs jours, malgré l’expresse recommandation de ma tante.

Paul n’attendit pas la réplique de la soubrette, qui, peut-être, ne s’en serait pas fait faute, et il se dirigea aussi lestement qu’il put vers la porte, pour l’ouvrir et avoir le temps d’apercevoir, dans le chemin, cette Suzon, fille d’un jardinier, qui lui parut être le jardinier lui-même.

— Voilà mon revenant tout trouvé, pensa-t-il ; c’est lui, sans doute, qui aura fait peur hier à ma tante en lui tendant les bras parce qu’il la prenait pour Lucile.