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l’ayant pas trouvé, avait laissé la lettre à madame Duravel. Odille resta triste et inquiète. Paul éluda de lui parler de sa vision, mais il y pensa tout le jour, comme on pense à une énigme.

Dans un vieux château, au fond d’une province marquée de noir dans la fameuse statistique de M. le baron Dupin ; au milieu d’un grand parc, avec une tour ou du moins un colombier en ruines, et une tradition superstitieuse transmise d’âge en âge à de crédules vassaux, une apparition aurait monté la tête de Paul Ventairon, jeune, poëte et amoureux ; mais dans un pavillon à l’italienne, situé à deux lieues de Paris, à l’entrée d’un hameau qui semble une des rues de la nouvelle Athènes, et où la royale résidence des petites-filles de Louis XIV n’a été démolie que pour construire de coquettes villas, sans traditions antiques, sans paysans inféodés à la glèbe, Paul avait beau être à l’âge de la poésie et de l’amour, il ne voyait définitivement dans l’histoire de sa tante, qu’un rêve de malade… Cependant, lorsque vint le soir, lorsque la lune laissa tomber