Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

madame Duravel ne lui faisait plus si bon visage depuis qu’il était atteint et convaincu d’être le confident d’une déesse de l’Opéra. Isabelle, cette belle mais sage pensionnaire, semblait aussi avoir appris que son cousin n’était plus ce merveilleux sir Charles Grandisson que la vertueuse institutrice croyait seul digne de son élève chérie. Don Antonio, toujours tolérant envers son jeune ami, ne lui épargnait pas toutefois ses conseils. On concevra facilement que Paul finit par trouver qu’il était un peu ennuyeux d’aller recevoir des leçons plus ou moins directes dans un pensionnat de demoiselles. Il ne cessa pas d’adorer Isabelle, mais comme les dévots d’Isis adoraient leur déesse, en franchissant rarement la porte du sanctuaire ; son imagination la plaça sur un piédestal exhaussé, la couvrit d’un voile de respect, et, se bornant aux pratiques obligatoires du culte, il attendit assez patiemment que sa chaste divinité daignât s’humaniser un peu avec son adorateur.

Madame Babandy, persuadée des excellentes intentions de son neveu, par caractère comme