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elles d’une décence exemplaire, réservant pour les petits Comités le laisser-aller de leur esprit. Mademoiselle Maria Balai, citée comme une prude par ses camarades, en recevait une ou deux par exception, et n’invitait que les collets-montés des autres grands théâtres. On voyait d’ailleurs dans ses élégants salons presque toutes les notabilités des lettres et des arts, dandys et journalistes, seigneurs étrangers, jeunes pairs de France et députés, deux docteurs et deux avocats, trois agents de change, deux notaires, etc., etc. Dans ce microcosme ou monde en miniature, mademoiselle Maria était toute à tous, se multipliant en quelque sorte pour se montrer en même temps dans les diverses pièces de son appartement, et ayant un mot à dire à chacun, mais sans se laisser prendre à la conversation de ces bavards égoïstes qui s’emparent d’une maîtresse de maison et interceptent jusqu’aux plus timides saluts qu’on lui adresse, de peur de perdre un seul de leurs lieux communs, s’ils la laissent échapper. Il fallait voir M. Farine de Joyeuse-Garde s’étendre à son aise, tantôt