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parât naturellement à son rival bossu. Or, M. d’Armentières, bien pris dans sa taille, n’avait d’autre défaut qu’une tendance assez prononcée à l’embonpoint : son sourire, un peu ironique peut-être, était charmant ; il avait de belles dents et des yeux noirs. Les boucles nombreuses de sa brune chevelure se partageaient artistement sur le devant de sa tête, de manière à laisser à découvert un front très large et très élevé.

M. d’Armentières ne s’aperçut pas de cette antipathie spontanée, ou peut-être mit-il ce qu’il en aperçut sur le compte de la sauvagerie provinciale ; avec l’aisance la plus polie, il eut bientôt entamé une conversation qui en toute autre circonstance eût intéressé Paul, mais que celui-ci ne suivait qu’avec la préoccupation d’un esprit prévenu contre son interlocuteur. Il allait donc battre en retraite et profiter du juste prétexte de sa fatigue pour laisser sa tante tout entière à ses quelques amis, lorsqu’on annonça M. le baron de La Roubine. — Voici un de vos compatriotes, dit M. d’Armentières, qui, en même temps quittant Paul, alla vers le do-