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tre arbre généalogique, mais je parie que vous ne pourriez pas me citer un Babandy qui ait jamais eu d’autre état que celui de ne pas en avoir, remonteriez-vous jusqu’au temps de la république, ou même si, comme je vous l’ai entendu dire, vous parveniez à établir que nous descendons en droite ligne du Maure Ali-Baba-al-Abandy, dont nous avons sagement abrégé le nom.

— Mais, mon cher ami, si, comme tant d’autres bourgeois d’Arles, nos ancêtres et moi n’avons pas pris d’état, c’est que jusqu’ici chaque père avait laissé à son fils de quoi s’en passer ; et je dois t’avouer que si je mourais demain, tu ferais prudemment de n’accepter ma succession que sous bénéfice d’inventaire.

— Eh bien ! mon père, « courte et bonne » comme je vous ai ouï vous-même le proclamer gaiement. N’avez-vous pas dit maintes fois encore qu’on n’est jamais plus près de faire fortune que lorsqu’on a tout à gagner et rien à perdre ?

— Mon ami, tu me bats avec mes propres armes, ce n’est pas généreux ; mais