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eût été funeste à un régiment de cavalerie, forcé de combattre à pied et contre tous les principes de la stratégie ; mais le fait est que les hussards se laissèrent battre sans trop de vergogne, s’estimant heureux de conserver leurs sabres sous la condition de mettre tous la cocarde blanche à la parade du lendemain. Le colonel le promit en leur nom au maire d’Arles, et fit sonner la retraite.

Les armes tombèrent alors des mains des Arlésiens, et une réconciliation sincère succédant au bout d’un quart d’heure à la bataille au moment où elle allait devenir sanglante, vainqueurs et vaincus s’embrassèrent aux cris de : Vivent les hussards ! et : Vivent les Arlésiens ! On eût dit une de ces mêlées simulées d’un théâtre du boulevard, où les maladroits seuls reçoivent quelques contusions dans le rapide passage de la guerre à la paix qu’exigent les lois d’une action dramatique dont les incidents les plus multipliés n’ont qu’une heure pour se suivre et se développer aux yeux du spectateur.

Le lendemain le colonel tint parole ; tous ses