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sont les monuments de Paris et ses édifices rapprochés en un groupe sublime, par l’effet de la distance, mais parfaitement dessinés sur l’azur du ciel. La Seine est là aussi, et, à défaut du mouvement sensible de son cours, malgré la pente du terrain, on dirait une ceinture d’argent que la grande capitale a oubliée sur la verdure ; plus près de nous, le paysage n’a plus rien d’idéal, mais tous les détails en sont ravissants et admirablement composés : dans ce premier plan, le sévère château de Meudon, flanqué de ses hautes murailles et de ses terrasses, est rejeté sur le côté, comme un des moindres accessoires ; ses tilleuls si régulièrement alignés et réduits à une taille uniforme par le ciseau de l’émondeur, s’humilient devant la forêt échevelée, qui couvre de ses libres rameaux les hauteurs de Fleury. À nos pieds, enfin, un rideau de peupliers sépare deux petits lacs, dont l’un étale au soleil sa nappe polie comme un miroir, l’autre se dissimule à moitié sous des touffes de joncs, et me rappelle l’étang du grand Clar d’Arles, vu de la montagne de Montmazour.