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Éden, quoique, lectrice de Walter Scott, je me sente de force à imiter le maître, en t’écrivant un long chapitre sur nos trois arpents. Grâce aux accidents du terrain, nous avons des vallons en miniature, une avenue de peupliers, une allée de cerisiers, une contre-allée de pruniers, des labyrinthes, où Thésée peut se passer du fil d’Ariane ; des sentiers, que l’on monte et descend entre des guirlandes de chèvrefeuille ; un potager et des espaliers ; un ermitage incrusté de coquilles, et enfin, un théâtre rustique où l’on a réellement joué, à ce qu’il paraît, non pas des proverbes, mais bien des pièces en trois actes ! Tout cela, ma chère amie, nous a retenus deux grands mois dans l’étroite enceinte de nos murs : ce n’est que depuis une semaine que nous avons commencé nos excursions aux environs, et tu n’as pas d’idée de tout ce que nous découvrons chaque jour en paysages, soit lorsque nous nous dirigeons vers les châtaigniers de Sèvres, soit lorsque nous osons nous égarer au-delà du château de Meudon, à travers la plus magnifique des forêts royales.