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parlais dans ma dernière, huit jours s’étaient écoulés sans que nous vissions ni M. Mazade ni M. d’Armentières ; l’absence de celui-ci me surprenait beaucoup moins. Je pouvais le supposer tout occupé de faire sa cour ; mais M. Mazade, qu’était-il devenu ? Maurice semblait un corps sans âme. Il était passé plusieurs fois chez lui sans le rencontrer, lorsqu’enfin le huitième jour nous l’avons vu entrer à l’heure où nous sortions de table. Il était impossible que ma première parole ne fût pas une exclamation :

» — Qu’étes-vous donc devenu, monsieur Mazade, depuis huit jours ? lui demandai-je.

» — J’allais te faire la même question, dit Maurice.

» Peut-être M. Mazade avait-il préparé quelque excuse ; mais il ne s’était pas attendu à son émotion, qui fut telle, qu’il n’eut pas même le courage d’un insignifiant mensonge : — Pourquoi le dissimulerais je, répondit-il ; j’ai voulu essayer jusqu’à quel point je pourrais rompre une habitude qui est déjà si ancienne, et rendre mes visites ici plus rares.