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toire d’Arles, lorsqu’elle se trouva tout-à-coup transportée au milieu de Paris.

Ce départ presque improvisé, ce voyage rapide, tout lui paraissait un songe ; elle resta quelque temps comme étourdie, atteinte de vertiges, et surtout sous le poids de cette tristesse indéfinissable qui étonne ceux-là même que le plaisir seul appelle dans la capitale. Mais une habitude en détruit une autre chez les personnes de son caractère, et à peine quelques mois s’étaient-ils écoulés, qu’elle commençait déjà à comprendre pourquoi une femme qui est belle et n’est pas sans fortune s’acclimate si bien à Paris. Faire suivre au lecteur ces sensations une à une me serait facile, car j’ai sous les yeux le recueil des lettres qu’Odille écrivait à sa sœur presque tous les huit jours ; mais toute cette correspondance égale en volume celle de Clarisse Harlowe, et quand bien même elle l’égalerait aussi en intérêt, il faudrait se défier de la patience d’un public qui n’est pas celui de Richardson. Je n’y puiserai donc que sobrement, par extraits, et uniquement pour préparer le récit des événe-