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je regrette de ne pas me souvenir des vers qui l’exprimaient. On disait encore des deux sœurs qu’elles n’étaient jamais plus belles que lorsqu’on les voyait à côté l’une de l’autre, comme si elles se prêtaient un relief réciproque ou une sorte de double reflet, sans qu’on pût dire celle qui gagnait davantage à cette douce alliance de leurs charmes ; car si madame Ventairon, au dire des connaisseurs, avait été plus belle alors qu’elle était à l’âge d’Odille, celle-ci était d’abord beaucoup plus jeune, et ensuite compensait bien ce qu’il y avait en elle de moins parfait par un sourire presque continuel.

Mais j’interromps cette esquisse à la plume, car je l’écris en présence de deux portraits si parlants, qu’ils m’avertissent que les auteurs doivent renoncer à lutter avec leurs frères les peintres.

Encore un dernier mot sur les yeux noirs de madame Ventairon et les yeux bleus d’Odille, sur le teint brun de l’une et le teint rose de l’autre. Ce contraste qu’offraient les deux sœurs se répète à l’infini dans notre ville