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lement sur les choses, mais encore sur les esprits ; non-seulement sur rintelligence artésienne, mais encore sur les intérêts matériels. Celui qui écrit cet essai d’histoire aime à redire qu’il fut souvent encouragé à s’associer à M. Laugierdans son humble sphère ; mais son patriotisme plus facile se réduit à avoir rappelé à ses compatriotes, par la voie de la presse, qu’ils devaient être glorieux du passé de leur poétique cité, sans renoncer à l’avenir. A côté des monuments restés debout, les ruines naguère délaissées sous la poudre des siècles ont enfin trouvé des mains filiales pour les relever dans cette ville-musée, digne portique de l’Italie. La nouvelle civilisation d’Arles a aujourd’hui des apôtres fervents parmi ses citoyens résidents. Celui qui fera la statistique intellectuelle de ces vingt dernières années n’oubliera ni l’érudition de M. J.-J. Estrangin, qui a prouvé aussi comme avocat que le barreau d’Arles n’a point dégénéré depuis Nicolaï ; ni lés brillantes dissertations de M. Jacquemin ; ni cette rare alliance du savoir et du goût, de l’élégance et du sentiment, qui distingue entre tous M. Honoré Clair, jurisconsulte et poëte, etc., etc. M. de Méjanes , riche amateur du dernier siècle, serait aujourd’hui sans excuse , s’il léguait à Aix plutôt qu’à Arles le trésor de ses livres. Arles s’est créé une bibliothèque, et en a confié la garde à M. Gibert, un de ces bibliothécaires instruits et zélés qui ne se contentent pas de connaître le titre et le numéro de chaque volume. Le musée n’est pas confié à un gardien moins habiPe : car M. Huart est artiste et connaisseur. Ils ont été enfants d’Arles ces deux jeunes Balze, dignes élèves de M. Ingres , qui , sous Léon X , eussent été les élèves chéris de Raphaël lui-même. Les questions agricoles et économiques ont aussi des interprètes, à Arles, dignes continuateurs de