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SUfi AILES. 81

là même qu’on devait plus tard juger moins impartialement, et qui honora le premier la ville de son passage ? Leduc d’Orléans, aujourd’hui Louis-Philippe, remonta en effet le Rhône depuis son embouchure jusqu’à Lyon, parce que madame la duchesse d’Orléans était enceinte de son troisième ûls. Que d’acclamations à son approche ! que d’acclamations encore, lorsque l’on reçut plus tard la visite des princes qu’on croyait alors plus proches du trône que leur cousin, altfôse sérénissime et non royale ! Comme on citait tous les princes leurs aïeux qui avaient , depuis LouisXIH, visité Arles I Qui aurait trouvé le moindre intérêt alors à rappeler qu’Arles avait vu aussi la race de Jacques II ? L’érudition britannique du comte Scipion du Ronre , le descendant de Rolingbroke, aurait-elle été comprise, s’il avait fait quelque allusion à la possibilité d’un second prince d’Orange et d’une seconde révolution de 1 688 ? Le retour des Bourbons tenait du miracle - c’eût été douter de Dieu qui les ramenait , que de supposer qu’ils pussent repartir pour ce fatal royaume des Stuarts d’où ils nous étaient reyenus.

Cette supposition n’eût pas été faite même par ceux que leurs antécédents de 1789, ou les antécédents de leurs familles, auraient pu rendre déflants. Tontes les nuances d’opinion semblaient à jamais fondues en une seule. Ce ne fat qu’au bout de quelques mois que les folles imaginations de certains royalistes éveillèrent les susceptibilités politiques, et détruisirent la cordialité. On éleva des prétentions singulières ; on créa des catégories de purs et de fldèles ; on distingua surtout les castes ; et trois ou quatre gentilshommes approuvés, avouons-le, par trois ou quatre bourgeois , ressuscitant les absurdes querelles sur la préséance des anciens consuls nobles, déclarèrent que le maire