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76 ESSAI HISTORIQUE

peut-être un peu trop légèremeut à la galanterie des hommes, leur mérita maintes fois de s’élever jusqu’au rang des dames bourgeoises et même des dames nobles. Une des muses modernes du Midi, madame Louise Collet , originaire d’Arles, et née sur son territoire ^ a chanté elle-même la mésalliance qui lui donna pour grand’mère une des beautés populaires de la ville. Ses vers sont le poétique commentaire de la charmanle ode d’Borace. : Ne pudor $it ancillœ.

La ville d’Arles certainement n’était pas une ville en prospérité ; mais, peu inquiète du lendemain , elle se croyait heureuse avec ce qui lui restait de ses anciens privilèges, lorsque les premiers bruits de la révolution de 1789 vinrent retentir au milieu de ce laisser aller général et de cette quiétude. Les échos de l’antique liberté républicaine des bords du Rhône se réveillèrent, et leur répondirent. Il y eut un premier enchantement, un accord presque général pour saluer avec espoir l’ère nouvelle* Puis quelques esprits allèrent trop loin, et quelques esprits aussi s’arrêtèrent brusquement. Les événements de Paris furent diversement appréciés : les opinions se divisèrent ; trois ou quatre partis se regardèrent les uns les autres avec défiance ; et enfin à Arles, comme partout, il n’en resta plus que deux pour se quereller, se haïr, se dénoncer, se Tes sentiments sont trop profanes :

Dans Arles c*est à tort que tu cherches Vénus , On n’y trouve que des Diaaes.

Ce quatrain ne répond-il pas sufTisamment à ce passage du Voyage de cliapelie et Bacliaumonf, où les deux galants touristes parlent des mouches qui couvraient le visage des Arlésiennes qu’ils admirèrent à la promenade sur la Lice ?