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SUR ABLES. 73

cette apathie insonciantc et parfois moqnense qui se substituait à rancieoDe agitation indocile des Arlésicns de tontes les classes. AvecnneintelUgence naturelle, supérieure à tout l’esprit des juristes d’Aix età la sagacité commerciale de Marseille, les citoyens d’Arles voyaient leur ville s’effacer de plus en plus dans sa longue décadence, la population diminuer et les fortunes particulières s’amoindrir, sans tenter, par aucun effort d’entrq)rise agricole ou industrielle, de se créer un nouvel avenir dans la civilisation française. Les grands propriétaires , vivant au jour le jour , désertaient les loisirs d’Arles pour les loisirs d’Aix, laissant leurs fermiers livrés à la culture routinière, oubliant le proverbe que noblesse oblige, c’est-à-dire que tout noble doit ses services à son pays comme à son roi , non pas seulement à la guerre et dans les fonctions civiles , mais encore par les bons exemples de l’utile emploi de son instruction^ de son temps» de l’amélioration de ses domaines, et même de la bonne administration de son revenu. Ce n’était pas aux nobles d’Arles qu’on aurait pu demander, comme à l’aristocratie anglaise , de se mettre à la tète d’une association territoriale pour creuser des canaux^ construire des routes, dessécher, défricher , multiplier en un mot les ressources d’un territoire naturellement riche ; encore moios auraient-ils eu l’idée de fonder quelque manufacture ou d’encourager le commerce, pour appeler à eux les capitaux étrangers : ils ressemblaient plutôt à ces nobles d’Irlande, escomptant l’avenir aussi bien que le présent, et vivant à la discrétion des usuriers ou des hommes d’affaires ’. L’économie politique des

Citons encore ici César Nostre-Dame : 

« Car il n’y avoit maison noble en ProTence qui n’eust un registre