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70 ESSAI UISTOBIQUE

phagc que nous avons vu encore > il y a quelque temps, négligé dans la cour du Louvre, et ces trois magnifiques cuves eu marbre blanc offertes, en 1640, au frère du cardinal de Richelieu, archevêque de Lyon. Marseille possède plus d’un tombeau d’Arles. Enfin, un chargement complet de ces monuments, expédié par la flatterie aux rois de France, à leurs ministres, aux intendants de province et à leurs familles, fit naufrage sous une arche du pont Saint-Esprit... Hélas ! dans les siècles de la foi , ces pierres saintes eussent surnagé, et recommencé une seconde fois leur funèbre navigation vers la mélancolique cité, violée ainsi et mutilée par des fils sacrilèges jusque dans son lit de mort ’ ! Cependant, plus les années se succèdent sous le long règne du grand roi, plus deviennent rares pour l’histoire les événements particuliers à Arles. Un des plus importants avait été le dessèchement de ses marais par un ingénieur hollandais, M. Yan-Ens, qui mourut peu de jours après l’achèvement de l’entreprise. Il fut honoré des Arlésiens reconnaissants, qui, « malgré sa religion (il était protestant), firent annoncer son décès par le son des cloches de l’église métropolitaine. » Dès 1641 avait été commencé l’aqueduc du pont de Grau, pour conduire jusqu’au Rhône les eaux du canal de Grapone. Cet aqueduc, jeté sur un bassin marécageux, a encore un faux air des monuments hydrauliques de la campagne de Rome

Les cadeaux en tombeaux ayaient commencé sous Louis XIII ; 

on lit dans THistoire chronologique d’Arles, à la date de 1634 : — « Melchior Mitte de Cheyrières, marquis de Saint-Chaumont, lieutenant général pour le roi en Provence, fit son entrée dans U ville d’Arles. Les consuls lui firent présent d’un bassin en argent , avec deux aiguières , et de treize tombeaux anciens. »

Le premier essai du canal du Languedoc, par le comte de Gara* 

man, fils du fameux Riquet, n’eut lieu qu’en 1681.