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66 BSSAI HISTORIQUE

l’encadrer dans l’architecture nouvelle. Le palais de Tarchevêché, et un peu plus loin , vers les remparts, le Vaoxhall <les nobles, l’un. ruiné à moitié , l’autre démoli par la révolution de 1 793, étaient en harmonie parfaite avec l’édiflcede Peytret. Un plus beau monument encore était le monastère de Montmajour (l’abbaye des bénédictins), qui ne fut jamais achevé, parce que, disait le peuple, I^uis XiV en fit interrompre la construction, ne voulant pas qu’il y eût à Afles un édifice plus beau que celui de Versailles ’. Toute cette architecture des dix-septième et dix-huitième siècles, en belles pierres de taille blanches des carrières de Fonvielle, devait contraster plus qu’aujourd’hui, non-seulement avec les restes mutilés des monuments romains^ mais encore avec les monuments de l’ère gothique^ auxquels le goût de l’époque n’accordait plut qu’un regard dédaigneux. Ni Notre-Dame la Major, ni Saint-Jean des Moustiers, ni Saint-Biaise, ni le portail de Saint-Trophyme, ni même le cloître de l’église métropolitaine , ce bijou du moyen âge, qui est aux grands cloîtres des églises normandes de Gantorbéry, d’York et de Sahsbury, ce que la Maison Carrée de Nîmes est aux temples classiques, n’intéressaient beaucoup ni les archéologues, ni les académiciens d’Arles ; mais ces œuvres de l’art chrétien faisaient, disons-nous, partie de la physionomie matérielle de cette ville, dont l’originalité consiste dans le mélange de tous les types d’architecture. Ajoutons qu’alors, comme aujourd’hui , ces édifices religieux associés aux ruines à demi exhumées de nos places publiques, et ces tronçons de co-I Ce fut TarchcTéque de Mailiy qui mit la première pierre aux fondations du nouveau monastère de Montmajour, en 1677. Une partie des vieux bâtiments s’écroula, et écrasa sous ses ruines trois religieux.